Pendant un moment, on aurait pu penser que la saga Mario Tennis emprunterait le même chemin que celui de Mario Kart, à savoir au moins un épisode pour chaque console Nintendo. Et pourtant, depuis 2005, la licence tomba dans les abîmes pour ne revenir timidement qu'au travers d'un portage Wii et d'une sortie Virtual Console. Il aura donc fallu attendre ce mois de mai 2012 pour découvrir enfin un nouvel épisode inédit, exclusif à la 3DS et bardé de quelques nouveautés. Mais également d'oublis.

Pour comprendre notre première déception dès l'allumage du jeu (en oubliant la cinématique d'introduction dénuée d'effets 3D...), il faut savoir que la série Mario Tennis se décompose en deux parties. D'abord les épisodes sur consoles de salon qui vont dans le vif du sujet, à savoir les matchs, et ceux sur portables qui en profitent pour s'offrir un sympathique mode RPG. Camelot a beau avoir de nouveau signé pour cette aventure 3DS, les développeurs ont omis ce dernier mode, qui faisait à lui seul l'essentiel de la durée de vie solo. De quoi ressentir une nouvelle fois l'esprit de facilité qui touche certains jeux de la machine, comme un Zelda remake dénué de nouveautés ou un Mario 3D Land trop simplet face aux autres titres de la licence.



Bon, ce Mario Tennis Open n'est pas mauvais pour autant et offre un gameplay du tonnerre qui, comme souvent avec Nintendo, est accessible à tous. Au point même de surprendre au début. Les échanges sont rapides et précis mais en plus des habituelles combinaisons de boutons (lob, slice...), les développeurs nous offrent une touche « auto » pour sortir le bon coup au bon moment. Dès lors, le titre devient d'une facilité étonnante, et on n'a du coup plus besoin de retenir les combinaisons en question dès lors qu'on se place sur une dalle de pouvoirs puisque tout sort automatiquement. Les tournois s'enchaînent donc à vitesse grand V, avec ennui dira t-on, et on passe donc au mode online pour prouver au monde qu'on incarne le nouveau dieu de la raquette. Pas de bol : une lamination totale sans marquer le moindre point nous remet totalement en question et nous fait comprendre qu'on n'a en fait rien compris au gameplay.

Car si l'IA est complètement à coté de la plaque (du moins avant les derniers tournois), un joueur humain qui a usé ses jambes sur de nombreux courts prouve à lui seul que le système est beaucoup plus profond qu'il n'y paraît aux premiers abords. En plus de devoir finalement bien choisir son personnage en fonction de ses préférences (vitesse, force...), il faut également prendre en compte que le titre repose beaucoup sur le système de contre, mais également la feinte. User de la touche « auto » n'a donc aucun intérêt et il vaut mieux parfois foncer sur une case « super lob » et sortir au final une balle courte pouvant déstabiliser l'adversaire et créer la différence. A haut niveau, on oublie donc qu'on a affaire à un jeu grand public (si on oublie la quasi-impossibilité de faire une faute) et les échanges deviennent de plus en plus nerveux et intéressants. Preuve qu'une fois de plus, la firme a su associer à merveille accessibilité et profondeur indécente.



Il n'empêche pourtant que l'absence du mode RPG se fait beaucoup trop ressentir en solo où on a rien d'autres à faire que d'enchaîner matchs et tournois, et de se lancer dans une poignée de mini-jeux dont le fameux hommage à Super Mario Bros.. C'est certes amusant et ça permet de débloquer des piécettes pour personnaliser son Miis mais pas de quoi y passer des jours. Reste heureusement le multijoueurs où le tableau reste pourtant grisâtre. Il est en effet dommage que la principale nouveauté du jeu (les matchs en ligne) est aussi simplette. On a compris depuis belles lurette que Nintendo a un retard considérable à rattraper coté online mais tout de même...

Pour faire bref, en ligne, deux options s'offrent à vous : matchs avec des potes (vive les codes amis) et matchmaking. Rien de plus. Aucune possibilité de personnaliser ses options, de créer des clans (pourtant présents dans Mario Kart 7), de relancer une partie après un match contre un inconnu, de visionner des replays... Rien, néant. Et les seuls détails d'évolution se résument à deux scores : un premier qui sert plus ou moins de référence pour rencontrer des adversaires de son niveau et un second pour le classement en ligne. Ce dernier est d'ailleurs vite résumé : vous, et le premier mondial. Seule « originalité » : l'obtention de médailles à l'effigie de notre adversaire, du moins si on l'a battu. A contrario, le mode local surprend par sa générosité : tous les modes et personnages accessibles jusqu'à quatre console avec une seule cartouche. Toujours ça de pris.

Conclusion : Chez Nintendo, le gameplay incarne le cœur du jeu. Un objectif parfaitement rempli avec ce nouveau Mario Tennis tant le système de jeu offre du lourd et permet une belle courbe de progression. Dommage que le tableau ne soit pas aussi chatoyant coté contenu avec trop peu de choses à faire en solo et un multi aussi réussi en local que moyen en ligne. Un bon jeu au final, mais qu'on conseillera uniquement à ceux qui ont plusieurs possesseurs de 3DS dans l'entourage, et également une belle liste d'ami en ligne pour s'organiser quelques tournois pondus à la main.

Un jeu que j'attendais beaucoup. Le ton est donné dès le début, ambiance très enfantine et convivial. On prends plaisir à faire les tournois au début mais la lassitude prend place rapidement. Car au final, ça en devient très répétitif et en plus il y a très peu de courts. Un mode aventure manque cruellement ! En solo, on s'ennuie rapidement. Jouer en ligne est vraiment pas terrible, quelques lags font place dans certaines parties ce qui par exemple, est inexistant sur Mario Kart 7. Le gameplay est trop bcp trop arcade. Camelot avait fait un meilleur travail sur l'opus N64.