Austérité oblige, la saga
Dragon Quest aura pris son temps avant de s'implémenter en Europe et à défaut de succès tonitruant, on peut au moins dire aujourd'hui que plus de la moitié des épisodes principaux sont maintenant officiellement sortis chez nous, traduits qui plus est. Sixième épisode de la série,
Le Royaume des Songes est donc le remake du dernier opus de la Super Famicom et si beaucoup lui préfèrent encore aujourd'hui le cinquième, il n'en reste pas moins un RPG incroyablement prenant et quasi-obligatoire en ces temps de famine dans le genre, surtout sur consoles HD.
Pour ne pas changer, l'aventure débute par le réveil du héros. Loin d'être dorloté par sa génitrice, notre aventurier sans nom et bien entendu muet sort des bras de Morphée face à un feu de camp, non loin du repère de Meurtor, démon surpuissant qui mettra fin au combat avant même que ce dernier ne commence. Rien de grave puisqu'il ne s'agissait que d'un rêve et c'est au cœur de votre village natal que vous allez devoir faire votre première quête sans grand intérêt mais qui vous conduira par hasard devant un trou béant dans le sol, sorte de portail vers un autre monde où vous serez invisible aux yeux des gens mais où le nom de Meurtor semble avoir une grande importance. On évitera de vous spoiler la suite qui s'avère réjouissante grâce à une histoire une fois de plus bien écrite et qui nous donne sans cesse envie d'en savoir plus sur ces deux univers où on a tendance à se perdre et ne plus savoir où se situe la réalité.
Sans surprise, la progression ne change pas d'un iota avec son lot de villages aux mini-scénarios qui conduisent eux mêmes à des donjons parfois retors si on ne prend pas la peine de s'entraîner. Car comme d'habitude pour ce genre de RPG old-school, particulièrement dans le cas d'un
Dragon Quest, le level-up doit être pris comme une routine et les développeurs ont de toute manière tout fait pour nous motiver à affronter l'ensemble du bestiaire à plusieurs reprises avec tout d'abord des combats très rapides, les habituelles caches de gluant de métal qui nous donne envie de rester sur place de longues minutes et surtout la présences des jobs (qui arrive au bout d'une dizaine d'heures de jeu pour peu que vous preniez votre temps), dans un système qui s'avère très simple d'accès et où on garde l'ensemble des compétences acquises sans la moindre restrictions. En gros, si vous passez de guerrier à mage, vous ne revenez pas bêtement au niveau 1 en pleurant de chaudes larmes. Combattre offre donc de belles récompenses puisque la progression dans les jobs, en plus de nous donner de bien belles techniques, fini par nous ouvrir l'accès aux métiers ultimes qui aideront grandement à nous débarrasser des plus vils boss.
Pour le reste, pas de grands changements là non plus. On retrouve toujours notre casino qui nous ruinera facilement, nos mini-médailles à collectionner pour acquérir de l'équipement ultra-rare, quelques créatures à recruter pour nous aider en combat ou participer à des concours de style. Notons tout de même la présence de quelques bonus pour cette version DS, comme des mini-jeux complètements inutiles à base de gluants et, beaucoup plus intéressants, un donjon optionnel après avoir terminé le jeu et qui fera suer comme il faut ceux qui n'ont pas exploité les jobs au mieux. En bref, la durée de vie pourra varier de la quarantaine à plus de soixante heures de jeu selon vos envies de tout faire.
Conclusion: Évidemment moins imposant qu'un Dragon Quest IX coté contenu, Le Royaume des Songes reste tout de même une aventure à faire impérativement pour les récents fans qui ont manqué le coche en 95, mais également pour les autres qui découvriront un RPG maîtrisé de bout en bout, comme on n'en fait plus vraiment aujourd'hui. En attendant le remake du VII sur 3DS?