Cinq ans après sa seule et unique parution sur Nintendo 64, Joanna Dark est de retour sur Xbox 360 dans Perfect Dark Zero.
Bien que
Perfect Dark n’ait eu droit qu’à un seul épisode sur
Nintendo 64, il jouit cependant d’une renommée mondiale, et le simple fait d’évoquer le nom du FPS de
Rare suffit pour faire trembler les mains de bon nombre de joueurs. Annoncé à la base sur Xbox, puis finalement reporté sur Xbox 360,
Perfect Dark Zero nous arrive enfin dans sa version finale. Les versions présentées lors des derniers salons n’avaient clairement pas fait l’unanimité, et malgré une excitation non dissimulée, c’est avec un certain scepticisme que nous nous lançons dans la nouvelle aventure proposée par
Rare et
Microsoft, qui va nous relater les prémices des aventures de la jeune Joanna et de son père Jack.
L’aventure antérieure
Avant tout, il est important de préciser que ceux qui n’ont absolument jamais touché à l’opus original n’auront aucun mal à se plonger dans cette aventure. En effet, la trame est antérieure aux évènements relatés sur
Nintendo 64, et le scénario ne sert finalement que de prétexte à une succession de missions à l’action musclée. Tout débute par une mission d’entraînement relativement bien conçue. Le didacticiel est efficace et nous inculque brièvement les différents mouvements que pourra exécuter Jo. Nouvelle génération oblige, on constate immédiatement que les environnements visités sont d’une netteté irréprochable, et certaines textures, notamment pour les armes, sont tout simplement superbes. Toutefois, on ne peut que rester déçu du peu de soin apporté aux personnages, et notamment à Joanna. Loin des images outrageusement sexy diffusées par
Rare, la modélisation de Johanna déçoit quelque peu, notamment au niveau du visage qui aurait du bénéficier de davantage de détails. Quoi qu’il en soit, la jouabilité semble relativement variée de prime abord puisqu’outre tirer sur de pauvres robots araignées, vous aurez également la possibilité d’effectuer des roulades pour esquiver les tirs ennemis (la caméra se place alors derrière Joanna pour quelques secondes), mais aussi de pirater les systèmes électroniques, voire encore de piloter une petite caméra-espion explosive. Vous pouvez également vous planquer derrière un muret et prendre le temps d’ajuster votre tir. Une entrée en la matière efficace donc, qui donne inexorablement envie de pousser plus loin l’expérience.
Côté modes de jeu, outre le classique mode solo composé de 13 niveaux (3 niveaux de difficulté paramétrables), vous aurez également la possibilité de jouer l’aventure en coopération (en écran splitté ou Online), et participer à diverses joutes en tout genre sur le
Xbox Live. L’interface est un modèle d’ergonomie et hormis des temps de chargements un peu longuets, on ne peut qu’apprécier l’effort fourni pour rendre la navigation claire et simple, en solo comme en multijoueurs. Chaque niveau vous propose de prendre part à diverses missions aux objectifs variés, ainsi vous devrez par exemple identifier un ennemi grâce à vos jumelles hyper sophistiquées, récupérer des documents, voire encore protéger votre père sous le feu ennemi, en usant du classique, mais non moins jouissif fusil de sniper. Ce niveau est également l’occasion pour Johanna de s’essayer à la descente en tyrolienne, ce qui donnera lieu à un effet de mise en scène plutôt agréable et dynamique. Votre aventure vous emmènera dans une tripotée de lieux différents, d’une ville totalement saccagée à des monts enneigés (on notera dans ce niveau le son particulièrement réussi de vos pas qui tassent la neige), en passant par de superbes temples. On regrettera toutefois l’aspect un peu trop bourrin de chaque mission et l’on aurait apprécié un tantinet de douceur dans ce monde de brutes. En effet, malgré une bonne diversité dans vos objectifs de missions, l’action sera la majeure partie du temps assez primaire, et l’on passera son temps à user de la gâchette droite pour venir à bout de la horde d’ennemis qui ne cessera de vous poursuivre. Chaque arme (pistolet, fusil à pompe, mitraillette…) dispose également d’un tir secondaire, dont certains particulièrement réussis. Ainsi, vous aurez la possibilité de lancer un chargeur au sol qui se videra de ses balles de manière aléatoire, idéal dans une petite pièce remplie d’ennemis, ou encore d’user d’un lance-grenade particulièrement efficace dans les moments difficiles. Si vous avez la chance de posséder le
Xbox Live, outre le fait de jouer en multi, vous pourrez également comparer les statistiques de votre progression en solo avec les meilleures statistiques mondiales. Une option (inutile c’est sûr), mais qui poussera les plus acharnés à se surpasser pour espérer voir figurer leur nom à côté de la meilleure statistique mondiale. La frime quoi. Mais malgré une ambiance plutôt réussie, on ne peut passer outre les défauts présents dans ce
Perfect Dark Zero.
Des défauts qui persistent
Alors que les versions preview présentées jusqu’ici souffraient d’une IA particulièrement déplorable, il est franchement dommage de constater qu’aucun effort ne semble avoir été fourni de ce côté-là. En effet, vos ennemis se contentent d’ouvrir le feu dès lors qu’ils vous repèrent, et effectueront parfois quelques maladroits zigzags pour tenter d’esquiver vos tirs. Tout comme le
gameplay, les ennemis réagissent de manière primaire et ne chercheront absolument jamais à se mettre à couvert ou encore vous tendre un quelconque piège. Dans la même veine, on pourra également pester face à ces ennemis qui ne semblent même pas remarquer votre présence alors que vous vous tenez face à eux, et qui se verront donc gratifiés d’un superbe (et facile)
headshot de votre part. De même, il arrivera souvent de se perdre dans les dédales des niveaux, tant il est parfois difficile de déceler la petite porte sombre cachée dans le fond qui vous permettra d’avancer. Après un petit instant de flottement, le jeu vous facilitera la tâche en affichant au sol l’itinéraire à suivre pour effectuer la suite de la mission. Cette option se révèle plutôt agréable dans l’ensemble, tant il est rageant de se retrouver perdu dans un niveau pourtant relativement simple à première vue, mais elle permet également de venir à bout des missions en un temps record et avec une facilité désarmante.
D’un point de vue plus technique, si le jeu présente un affichage plutôt agréable à l’œil, il est toutefois dommage de constater de nombreuses saccades dans l’animation, qui viendront parfois cisailler l’image l’espace de quelques millièmes de seconde. De même, on décèle toujours de-ci, de-là, quelques bugs de collisions ou encore de vulgaires bugs d’affichage (textures qui s’affichent en retard, ennemis encastrés dans le mur…), assez disgracieux pour une machine de la trempe de la Xbox 360 vous en conviendrez. Dommage également que les visages soient si peu détaillés, un défaut qui pèse terriblement sur l’immersion tant les personnages semblent manquer de personnalité. Côté sonore en revanche, c’est du grand art et les possesseurs de home cinéma seront tout simplement comblés, tant la puissance du Dolby Digital impressionne. Bref, ce
Perfect Dark Zero se contente de nous offrir un shoot basique et primaire, avec un
gameplay cruellement avare en innovations et un
level design parfois peu inspiré. On pourra bien sûr penser que l’attente était démesurée et que l’on en demandait beaucoup trop à ce
Perfect Dark Zero, mais il est évident que l’esprit original a disparu et que les aventures de Joanna Dark ne sont finalement pas si palpitantes à vivre. Dommage.