Après un SimCity qui a fait débat, Maxis et Electronic Arts ont la lourde tâche de revoir la série Les Sims pour nous offrir un quatrième épisode forcément très attendu, 5 ans après Les Sims 3.
Depuis le départ de Will Wright, Maxis a eu du mal à reprendre du poil de la bête, surtout après la débâcle du reboot de
SimCity qui n'est, encore aujourd'hui, toujours pas digéré par les fans de la franchise. Avec l'avènement des
Sims 4, et surtout en 2014, on se plaisait à imaginer tout un tas de choses aussi génial qu'inespéré : un vrai mode en ligne avec la possibilité de retrouver ses amis comme voisin, des contenus d'extensions offerts d'office… au final, rien de tout ça, mais tout de même des améliorations notables. Car la première chose qui frappe dès le début de la construction d'une maison, ce sont les outils mis à disposition des joueurs avec une interface intégralement remaniée. Les problèmes que l'on pouvait avoir dans les précédents épisodes de la saga font désormais quasiment tous partie du passé, car tout a été facilité, sans néanmoins perdre en fonctionnalité.
De la construction de fondations à celle des murs de votre maison, jusqu'aux balcons et aux fenêtres, tout est fait pour rendre la création de votre futur palais le plus poussé possible, en ayant à l'esprit que cela doit rester accessible. Le pari est parfaitement rempli. Désormais, plus besoin de créer des murs un par un, il suffit de sélectionner une face d'un mur, et d'entraîner la souris vers le bas ou vers le haut pour augmenter ou baisser la taille de la pièce. On peut aussi créer des hauts plafonds (trois tailles possibles), permettant par la suite d'apposer des objets plus ou moins haut sur le mur. On peut aussi choisir de laisser le jeu installer automatiquement le type de fenêtres sélectionné au sein d'une pièce. La peinture, ou la pose de sol est là encore à portée de main. Et si cela ne suffisait pas et que vous manquiez d'imagination, les développeurs proposent des pièces préfabriquées avec peinture, sol et objets déjà posés et qui s'adapteront en fonction de l'espace que vous voulez leur allouer.
La partie construction est la plus grande réussite des Sims 4. On s'amuse comme un petit fou à créer ce dont on a envie. Il y a néanmoins des problèmes importants : la pose d'un toit est encore loin d'être idéale, et il manque des éléments pourtant présents depuis le tout début de la série.
Dans le menu des objets, toujours classés par type de pièce, il n'y a plus de piscine. Chacun jugera des excuses des développeurs qui ont préféré accorder le temps de développement à toute la partie création, mais quand on sait que c'est un des éléments historiques de la franchise, c'est incompréhensible, surtout que la pose se comporte de la même façon qu'un sol classique. Difficile d'imaginer que l'animation d'un Sim qui nage est le responsable de cette pagaille. On imagine malheureusement que c'est pour la faire venir sous la forme d'une extension du type « Pool Party », et c'est d'autant plus dommageable. Côté objets là encore, on note que le lave-vaisselle est aux abonnés absents, tout comme les voitures (et donc les garages). On peut moins personnaliser les objets à cause de simples couleurs pré-enregistrés, il n'y a plus d'alarme (et donc plus de voleurs), pas non plus de réparateurs : soit vous payez, soit votre Sims doit réparer un objet…
Et puis c'est surtout l'absence totale de contenu en provenance des 22 (!) extensions et kits d'objets des Sims 3 qui fait le plus rager. Si on ne s'attendait évidemment pas à avoir droit à tout, il est tout de même bien dommage de constater que rien n'a été gardé. On a donc devant soit un jeu aussi incomplet que
Les Sims 3 à l'époque de sa sortie, et on sait d'avance qu'une armada de DLC payants viendra compléter un jeu qui aurait dû être davantage complet dès son lancement.
Au-delà de la partie construction, l'autre grande nouveauté des
Sims 4 se trouve côté Vie, c'est-à-dire les moments où vous interagissez avec vos Sims. Désormais, ils ont des sentiments, basés sur les traits de caractère que vous choisissez à la création du personnage. Ces derniers peuvent ainsi mal réagir ou au contraire applaudir une situation ou des propos tenus par d'autres Sims. À chaque fois, vous devez réaliser des mini-objectifs qui changeront l'état du Sims. Un personnage qui prend une douche « méditative », et qui fait une blague à son enfant sera par exemple heureux. Chaque mission transforme l'humeur de votre Sim et cela peut changer sa façon de travailler, et donc les résultats qu'il aura. Pour avoir de bonne note, un enfant Sim doit être « Énergisé », plutôt que « Heureux ». C'est une avancée particulièrement intéressante pour la franchise, surtout qu'elle s'ajoute à toutes les options de vie du Sims, ses besoins, son travail, sa famille…
Mais on fait face aux mêmes problèmes précédemment cités dans la partie Vie. Des absences totalement incohérentes et une I.A. qui manque toujours d'un vrai travail de fond. Ne pensez pas à avoir de vrais voisins et d'avoir accès à votre quartier tout entier : ce n'est plus possible. On ne peut plus zoomer pour avoir une vue d'ensemble et interagir de ce fait avec l'intégralité de ses voisins. Le monde ouvert des
Sims 3 manque à l'appel, et on ne peut plus évoluer sans un temps de chargement. Pour aller au musée, il faut passer un loading, même chose pour le parc, et impossible d'aller au travail avec ses Sims, il faut se contenter d'attendre patiemment son retour en cliquant sur la touche d'accélération du temps. La météo est aussi absente (le cycle jour/nuit reste de la partie), et il faut en plus faire avec des personnages pas toujours très intelligents. Si on apprécie le fait qu'ils arrêtent de se coincer n'importe où lorsqu'un autre Sim à le malheur de prendre sa place, la nouvelle I.A. introduite avec ce quatrième épisode a ses faiblesses : à la faveur de pouvoir discuter en étant debout et en mangeant (fini les assiettes posées n'importe où !), il n'est pas rare de voir un Sim préparer un plat alors qu'un autre tout neuf attend patiemment son heure.
L'absence d'un monde ouvert n'a toutefois pas que des inconvénients. Ce que l'on retiendra également, c'est son optimisation jusqu'au bout des ongles. Le jeu opère une vraie évolution de ce côté-là et s'avère fluide même sur une configuration plus ancienne, notamment grâce à l'introduction d'un mode netbook qui ne dénature pas pour autant le moteur graphique utilisé. À ce propos, il faut noter que les Sims masculins ressemblent davantage à des hommes par rapport au troisième opus, qu'ils soient musclés ou non. Mais là encore, on regrettera l'absence de poils (au-delà de la barbe/moustache), pourtant introduits dans l'addon Générations des Sims 3, qui date de 2011…
Les plus | Les moins |
+ La partie création de maisons et de Sims
+ La nouvelle interface
+ Optimisé et joli
+ Les sentiments et les objectifs | - Plus de monde ouvert
- Pas de réparateur, de piscine, de voiture...
- L'I.A. manque souvent de jugeote
- Toujours pas de mode en ligne
- On a vite fait le tour |
Conclusion : En jouant aux Sims 4, l'impression qui interpelle au bout d'une dizaine d'heures de jeu, c'est de tourner en rond. Dépourvu de contenus en provenance des anciennes extensions des précédents épisodes, le jeu de Maxis peine à convaincre sur la longueur. Si on s'amuse évidemment toujours, on ne peut pas nier le peu d'évolutions dans l'I.A., certes désormais dosées par les sentiments, mais ce n'est pas suffisant. Et il y a des absences que l'on peut difficilement tolérer comme la piscine ou le monde ouvert, des éléments parfois présents depuis le tout premier épisode. Que reste-t-il donc après ce constat ? Pas quelque chose de mauvais, bien sûr, mais certainement pas un résultat à la hauteur des attentes.