Activision x Xbox : l'UK de nouveau taclé par l'Europe, pendant que Microsoft lance son appel face au CMA
Margrethe Vestager, à la tête de la Commission Européenne, n'y a pas été avec le dos de la cuillère en taclant ouvertement le régulateur UK (CMA) sur sa désapprobation concernant le rachat d'Activision Blizzard King, et a déclaré avec ironie qu'il y avait un « appel du devoir » (« Call of Duty », pour les anglophobes) envers les régulateurs quels qu'ils soient à ne bloquer les rachats que lorsque cela était pleinement nécessaire.
Plus précisément, Vestager estime qu'il est inutile de se montrer inutilement trop dur ou trop laxiste, et que la meilleure chose à faire pour faire avancer le marché était d'opter pour des compromis à même de servir chacun. « Encadrer l'exécution dans une décision binaire, donc uniquement autoriser ou bloquer, est limitatif. Il y aura des cas où les problèmes de concurrence ne pourront être totalement résolus par un simple refus, et le marché ne sera pas nécessairement mieux loti en bloquant une fusion. »
Vestager met en avant que de ce rachat, rien ne changera dans la position et la domination de PlayStation, unique point d'entente entre la Commission Européenne et le CMA, mais qu'il en ressort du positif : celui de voir Nintendo accueillir à nouveau davantage de titres Activision, et que même concernant le Cloud Gaming, les discussions avec Microsoft ont permis des choses qui n'auraient peut-être pas existé, celui de voir des jeux Xbox (et Activision Blizzard si le rachat était validé) sur GeForce Now et de petits acteurs du marché majoritairement méconnus du grand public (Boosteroid, Ubitus et Nware).
« Nous avons accepté un contrat de 10 ans pour les consommateurs afin de leur permettre de diffuser tous les jeux Activision pour lesquels ils possèdent une licence, sur n'importe quel service Cloud. Pourquoi avons-nous fait cela plutôt que de bloquer la fusion ? Eh bien pour nous, cette solution répondait pleinement à nos préoccupations, en plus d'avoir des effets pro-concurrentiels importants. »
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Parallèlement, alors que la décision du CMA rencontre un désaccord jusqu'à la classe politicienne britannique qui estime que cette position pourrait remettre en question le fait que le Royaume-Uni était « ouvert aux affaires », et que deux membres du régulateur UK (dont Colin Raftery) sont soupçonnés de conflits d'intérêt vu leur passif (ils bossaient auparavant dans la même société d'avocats qui a épaulé Sony pour faire capoter le rachat), Microsoft met en place ses armes en ayant officiellement déposé sa demande d'appel en mettant en avant 4 motifs de contestation :
1) Le CMA a commis des erreurs que l'actuelle position de Microsoft dans les services Cloud Gaming (ndlr : évoqué précédemment, le fait que le CMA a inclus tous les abonnés Game Pass Ultimate comme des joueurs Cloud).
2) Le CMA n'a pas pris en compte trois des contrats signés avec des concurrents du Cloud Gaming.
Et pour les deux autres, le fait qu'il soit juridiquement illégal d'user d'arguments uniquement à partir de « suppositions » plutôt que des faits, en l'occurrence :
3) L'affirmation que « peut-être », Activision aurait rendu ses jeux disponibles sur la totalité des services Cloud sans Microsoft.
4) L'affirmation que « peut-être », Microsoft aurait l'intention d'interdire les jeux Activision sur les services Cloud des concurrents.
publié le 26/05/2023 à 19:51 par
Gamekyo
Mais dans le même temps je vois pas comment l'UK peu a lui seul faire tout foiré en étant seuls face au monde entier, je dis seul car bon la FTC hein.
Maintenant l'argument principal et concret qui peut faire accepter cet appel est la grosse erreur de calcul de la cma sur les parts de marché de Microsoft sur le cloud. En juridiction ce n'est pas un détail.
Une réunion aussi vite c'est plutôt inhabituel, d'habitude ça prend des mois.
https://twitter.com/FOSSpatents/status/1662120235107774464
Franchement qu'on passe a autre chose et que le rachat soir acté. Que MS et Sony signent un accord avec quelques garanties et d'ici une dizaine d'années Sony aura son jeu a service à succès pour se faire de la thune. Puis avec tout ce que Sony a en réserve apparemment, ils pourront enfin lâcher la sauce pour maintenir leur position.
Sinon tout sera de l'Histoire Ancienne quand le Communisme sera instauré. A chacun selon ses moyens, à chacun ses besoins. Et Microsoft n'a pas besoin d'Activision-Blizzard.
deux membres du régulateur UK (dont Colin Raftery) sont soupçonnés de conflits d'intérêt vu leur passif (ils bossaient auparavant dans la même société d'avocats qui a épaulé Sony pour faire capoter le rachat)
En effet, après vérification, il a bien bossé dans le cabinet d'avocats qui représente Sony dans ce dossier.
Ce qui pourrait être un possible conflit d'intérêt.
De plus, il est considéré comme celui qui a le plus poussé le refus de rachat.
Il a intérêt à avoir de sacrés bons arguments pour la suite... sinon il risque gros.
Finalement, tout ça est un bon feuilleton qui se laisse regarder sans déplaisir.
Il faut que la concurrence entre MS et Sony s'intensifie donc je trouve que ce rachat est une bonne chose.