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Détenteur d'un diplôme d'art de l'université de Point Loma Nazarene et après quelques petits boulots, Douglas TenNapel commence sa carrière d'animateur sur le dessin animé l'Attaque des Tomates Tueuses (adapté du film du même nom) du studio American Film Technology, en 1991. Il rejoint rapidement le monde du jeu vidéo, la même année, en intégrant la société BlueSky Software, encore une fois en tant qu'animateur. Il y travaillera sur Shadowrun (1991), Jurassic Park (1993) et Ren & Stimpy: Stimpy's Invention Animator (1993), tous trois sortis sur Megadrive. Doug reconnaît d'ailleurs que son travail sur Jurassic Park a été le plus compliqué. Il fera également un rapide passage chez Virgin Interactive pour être animateur sur l'adaptation SNES/Megadrive du Livre de la Jungle en 1994. La même année, un grand tournant de sa vie se prépare...

A l'époque, Shiny Entertainment - studio nouvellement fondé par d'anciens membres de Virgin Interactive ayant travaillé sur Cool Spot et Aladdin - cherchaient un nouveau concept original pour un jeu : une de leur idée était une sorte de blob polymorphe appelé S.N.O.T. Ils étaient également à la recherche d'un animateur et avait déjà démarché entre autre Larry Ahem (animateur sur Day of the Tentacles) qui avait refusé l'offre. Sous les conseils de son ami Mike Dietz, déjà animateur chez Shiny, Doug arrive alors avec quelques travaux : des dessins d'un certain Earthworm Jim (dont une animation de marche du personnage) et quelques vilains (faits en 45 minutes)... mais qui n'avaient été créés que pour montrer ce qu'il pouvait faire en terme d'animation. Les personnages n'étaient pas encore destinés à être intégrés à un jeu. David Perry et son équipe, séduits, engagent le jeune TenNapel, conservent les persos présentés et lui demandent de les leur revendre. Leur idée de blob fût donc oubliée... mais un temps seulement, car on retrouve le personnage de Snott dans l'histoire du premier Earthworm Jim - c'est l'alien à qui Psycrow veut voler la combinaison spéciale - et en un clin d'œil fait dans le niveau Snot a Problem, puis on le retrouvera aussi dans Earthworm Jim 2 : le fameux blob vert compagnon de Jim qui lui permet de planer et de s'accrocher aux parois.



Cependant, malgré son statut de "simple" animateur, Doug intervient - pour Earthworm Jim et sa suite - bien plus profondément dans le développement du jeu, notamment en proposant des idées de game design, donnant son avis sur ce que peut ou ne peut pas faire le héros, et prête également sa voix au ver de terre ! Chaque sprite des personnages du jeu étaient préalablement dessinés sur papier par Doug, scannés, puis reproduit en pixels par David Perry. Le travail était sensiblement le même pour les paysages. Pour info, le nom de Jim vient à la fois du frère de Doug TenNapel (James) et du capitaine Kirk (de Star Trek). Sa principale source d'inspiration pour le style était les cartoons de Tex Avery et de la Warner.



Earthworm Jim lui permet, en 1995, de renouer avec le monde télévisuel avec l'arrivée de la série animée dérivée du jeu. Malgré l'absence de contrat le liant à celle-ci, Universal laissa Doug libre de créer lui-même des personnages et de donner son avis. Il œuvrera d'ailleurs sur d'autres séries les années suivantes. Mais 1995 est surtout marquée par son départ de Shiny Entertainment et l'annonce à l'E3 de cette année de la création de son propre studio (qu'il fondera avec d'anciens membres de Shiny) : The Neverhood Inc. Il suscitera avec celui-ci l'intérêt de Steven Spielberg et Dreamworks Interactive qui deviendra l'éditeur de ses prochains jeux. Shiny Entertainment, rachetés par Interplay, continuèrent leur chemin en proposant notamment MDK, Wild 9 ou Messiah, puis furent rachetés par Infogrames (devenu Atari) en 2002 chez qui ils développèrent Enter the Matrix, et finirent par fusionner avec The Collective Inc en 2007 pour former Double Helix Games.

En 1996 sort The Neverhood, point'n click qui a la particularité d'être animé avec des personnages en argile, une technique que Doug expérimente depuis 1988. Il se chargera de la création de l'univers, de l'écriture, du design, des énigmes et doublera également 3 personnages. Le jeu sortira sur PC aux Etats-Unis et sur Playstation au Japon sous le nom de Klaymen Klaymen (le nom du héros), mais ne connaîtra pas de sortie européenne. Seule sa suite arrivera en 1998 sur le vieux continent, sur Playstation, sous le nom de Skullmonkeys. Pas de point'n click cette fois mais un plateformer utilisant encore une fois des personnages d'argile. Un dernier épisode (jeu de air hockey cette fois) sortira uniquement au Japon mais ne sera pas fait par The Neverhood Inc. Son dernier projet avec le studio : Boombots, un jeu de combat 3D sorti en 1999 sur Playstation. On retrouve encore une fois les animations faites en argile mais cette fois-ci uniquement pour les cinématiques. Le héros des deux premiers épisodes y est d'ailleurs jouable. Pour ces trois jeux, Terry Scott Taylor - leader du groupe Daniel Amos - réalisa la bande originale.



Malgré les bonnes critiques de leurs jeux, The Neverhood Inc ferme en 1999, les licences du studio restant visiblement chez Electronic Arts suite à un accord avec Dreamworks Interactive. Après cette expérience, Doug TenNapel arrête pour un temps le jeu vidéo, ne se cantonnant qu'à faire un peu de consulting ou des animations pour d'obscurs projets. Néanmoins, après 2 épisodes non réalisée par l'équipe originelle (Earthworm Jim 3D sur PC et N64, et Earthworm Jim : Menace 2 the Galaxy sur Gameboy Color tous deux sortis en 1999), il fut tenté à deux reprise de relancer la série Earthworm Jim. La première fois, à l'E3 de 2006, Atari annonce le développement d'un nouvel épisode avec des graphismes 3D mais un gameplay 2D prévu sur PSP, avec entre autres Douglas TenNapel et David Perry aux commandes. Le jeu devait sortir début 2007 mais malgré l'avancée des travaux et les nouveaux dessins proposés par Doug, le développement dû être abandonné à cause des difficultés financières d'Atari. Par la suite Interplay parla de l'arrivée d'un Earthworm Jim 4 ainsi qu'une nouvelle série animée, avec Doug TenNapel en 2008... mais ce dernier tempéra la fougue de l'éditeur en 2010 en expliquant que seuls quelques brainstorming du jeu avait été fait, et que rien de concret n'était à proposer étant donné la difficulté à récolter des fonds pour une éventuelle suite. Interplay signala pourtant le jeu comme "en développement" en 2011, mais depuis plus rien... La dernière aventure du ver de terre fut donc celle du remake HD par Gameloft à laquelle ne participa aucun membre du staff d'origine. Le doublage de TenNapel ne fut d'ailleurs pas repris, ce dernier n'ayant de toute façon pas approuvé les nouveaux ajouts de cette version.

Mais en 2013, d'anciens membres de The Neverhood Inc - Mike Dietz et Ed Schofield (également animateurs chez Shiny Entertainement) - créent Pencil Test Studios et lance un kickstarter pour un nouveau jeu : Armikrog un point'n click animé à l'argile, dans le style du tout premier The Neverhood. Les 900'000 USD de financement sont obtenus et le jeu est maintenant prévu pour 2014 sur PC et WiiU. Doug sera toujours de la partie, se chargeant du design et de la création en général, notamment des énigmes. Terry Scott Taylor sera lui aussi de retour, toujours à la bande originale.



Outre ses faits d'armes dans le monde vidéoludique, Doug TenNapel a également créé et crée toujours pas mal de comics, principalement chez Image Comics et GRAPHIX. C'est d'ailleurs dans cet univers qu'il s'épanouit le plus : auteur et dessinateur, il devient totalement maître du rendu final de son œuvre. Il commença chez Mocking Bird Press en sortant un seul issue de They Called Me Evil en 1991. Ce comics raconte l'histoire d'un chat maléfique... Evil the Cat. Oui, c'est bien ce chat qu'on retrouvera dans Earthworm Jim quelques années plus tard. Son amour des chats se retrouve aussi dans Gear, un comics de six issues sortis entre 1998 et 1999 racontant l'histoire d'une guerre de gangs chats / chiens. Trois des quatre chats Waffle, Mr Black, Simon et Gordon (nommés d'après les noms des vrais chats de Doug) seront d'ailleurs également les héros d'une série créée par TenNapel pour Nickelodeon : Catscratch (Chadébloc en France). L'après Gear jusqu'à aujourd'hui est assez prolifique : une moyenne d'un comics par an sortira, notamment Ghostopolis sorti en 2011 - avec lequel il fut nominé aux Will Eisner Awards - qui est à ce jour le seul a avoir été édité en France (par Milady Graphics), mais aussi Ratfist et Nnewts, deux web-comics parus respectivement en 2011 et 2012. Le premier a connu une sortie papier chez Image Comics, et le second - actuellement en pause - reflète la fascination de son auteur pour les amphibiens ("nnewts" signifie "triton" en anglais) qui sont, selon les dires de TenNapel, une de ses sources d'inspiration (on a d'ailleurs pu le constater dans un certain niveau de Earthworm Jim).



Mais la carrière de Douglas TenNapel ne s'arrête pas là. Il a également réalisé quelques jaquettes d'album de Daniel Amos et Five Iron Frenzy, et est le chanteur du groupe TRUCK. Par ailleurs, actuellement storyboarder chez Dreamworks Animation depuis 2012, il a travaillé et travaille toujours pour le monde de la télévision et du cinéma, de manière plus ou moins impliquée. On pourra noter sa participation à la série Adventure Time comme storyboarder et scénariste occasionnel, à un film Bob l'Eponge, à la série Ape Escape (adaptée du jeu éponyme), ou encore à des projets parodiques plus indépendants avec John Soares, comme Go Sukashi! - une web série sentai avec Shoko Nakagawa (célèbre seiyuu ayant notamment chanté le générique de Gurren Lagann ou de Puzzle & Dragon Z) - et Sockbaby, un petit film d'action incluant des combats d'arts martiaux, en 4 parties. Il a aussi été consultant pour la série de Ben Affleck et Matt Damon, Push, Nevada, qui permettait aux spectateurs de gagner des prix en résolvant eux-mêmes l'enquête grâce aux indices cachés dans chaque épisode.






















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Attiré dans un premier temps par la réalisation de films, c’est au moment de choisir une université que Yukio Futatsugi se tourne vers le jeu vidéo. Tout en suivant ses études et en vu de son diplôme, il commence à envoyer des demandes d’emploi à Sega, Namco et Konami. Les premiers à répondre favorablement étant la firme d’Haneda, c’est cette entreprise que choisi d’intégrer Futatsugi et ce malgré l’intérêt porté également par Konami. C’est donc en 1991 (ou 92, sources divergentes) qu’il intègre la firme au hérisson bleu où il apprend tout d’abord la création de jeux et participe ensuite au développement de titres comme Shinobi sur Gamegear.

Sega restructure quelque temps après ses différentes équipes et cherche des jeux pour soutenir sa future console 32 bits, la Sega Saturn. L’une des propositions lancées par Futatsugi est un shoot’em up 3D et le futur Panzer Dragoon devient alors le premier projet original validé. Il se voit assigner le nom de code Andromeda, l’habitude d’alors étant de donner un nom en rapport avec les étoiles et les constellations suivant l’ordre alphabétique (premier projet = A = Andromeda). Une appellation qui donnera également son nom à l’équipe de développement, la Team Andromeda.

Pour son premier projet, du haut de ses 23 ans, Sega demande au game designer rien de moins que d’être prêt pour le line up de la Saturn et de faire de son titre une vitrine technologique. Si la deuxième condition est relevée avec brio, Panzer Dragoon manque cela-dit le lancement japonais de quelques mois et sort en mars 1995. S’en suivront Panzer Dragoon II Zwei (shoot) - dont il confie la direction à Tomohiro Kondo et Katsuhiko Yamada - et Azel Panzer Dragoon RPG (rpg) - plus connu chez nous sous le nom de Panzer Dragoon Saga - deux projets menés de front qui sortiront également sur Saturn respectivement en 1996 et 1998 et qui repousseront un peu plus les limites de la machine. Malheureusement, le manque de succès de cette dernière précipitera sa fin et sonnera aussi le glas de la talentueuse Team Andromeda. Il est à noter que Futatsugi n'a aucun lien avec la version Gamegear, Panzer Dragoon Mini et ne sait d'ailleurs pas qui a créé le titre.






Suite à la dissolution de son équipe, il quitte alors Sega et il est engagé par Konami durant une petite année où il collabore sur le Tactical RPG Ring of Red (sept. 2000) en étant en charge du « battle system design » et du « world design » (son nom n’apparait pas dans les crédits de fin cela dit).

Après Konami, il fait un autre passage éclair chez Sony Computer Entertainment Inc cette fois et il devient plus difficile d’avoir des informations précises sur son travail mais il développe notamment le jeu Genshi no Kotoba (oct. 2001) puis décide d'aller voir ailleurs une fois de plus.

Son parcours devient à nouveau plus clair quand il rejoint Microsoft Game Studios Japan où il travaille brièvement sur Magatama (nov. 2003) avant de créer un nouveau jeu bien à lui en 2004 avec Phantom Dust qu’il produit et dirige. Plutôt méconnu, cet ovni mêlant action et stratégie reste inédit en Europe et ne trouva le chemin des États-Unis que grâce à l’appui de l'éditeur Majesco. Durant l’ère Xbox360, Futatsugi accède au post de Design Manager et supervise différents jeux ciblés pour le marché japonais comme Blue Dragon, Lost Odyssey ou encore Ninety-Nine Nights.

Fatigué par un travail qui devient ennuyant, il souhaite créer à nouveau et propose, avec son collègue Mineko Okamura (lui aussi un ancien de chez Sega), un projet à Satoru Iwata chez Nintendo. Ce dernier se dit intéressé pour produire le jeu mais leur demande de créer une société pour cela et c’est ainsi que les deux hommes quittent Microsoft et fondent Grounding Inc. en 2007. En dehors de diverses applications et jeux pour smartphones, le studio sort entre 2009 et 2013 en partenariat avec Big N les jeux Pop-Up Pursuit, The Royal Bluff, Sakura Samurai : Art of the Sword (Hana Samurai Art of the Sword en Europe) et Nintendoji (réservé aux membres gold/platinum du Club Nintendo japonais) sur les plateformes de téléchargements Wiiware, Dsiware et Eshop.

En parallèle à ces activités, lorsqu'en 2011 Microsoft démarche les développeurs japonais pour imposer son périphérique Kinect sur Xbox360, Yukio Futatsugi et Grounding leur proposent Crimson Dragon, un héritier de Panzer Dragoon. Le jeu sort finalement en novembre 2013 sur le Xbox Live Arcade et accompagne le lancement de la nouvelle console de Microsoft, la Xbox One. Il délaisse au passage Kinect pour adapter sa maniabilité à la manette et ne conserve plus que quelques fonctions vocales.

Aujourd’hui, le studio a toujours des envies de jeux sur téléphones portables tout en souhaitant continuer à entretenir ses bonnes relations avec Nintendo et Microsoft. Quand à Yukio Futatsugi, Phantom Dust est sa création favorite et il se dit prêt à développer une suite dès que Microsoft lui donnera le feu vert, d’autant plus que les personnes crédités dessus en tant que Art Director et Lead Game Designer travaillent avec lui chez Grounding. Quand au Lead Programmer il est aujourd’hui free lance ce qui ne poserait donc pas de problèmes pour reformer une partie de la team d’origine. En tout cas Phil Spencer, Corporate Vice President de Microsoft Game Studios, semble lui aussi ne pas avoir oublié ce jeu de son côté et ils discutent ensemble de l’après Crimson Dragon. Futatsugi a également exprimé l’envie de faire de sa nouvelle franchise un rpg, comme il l’avait fait à l’époque avec Panzer Dragoon mais tout dépendra du succès du premier épisode.














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