Le futur, fantasme du prédicateur, source intarissable de spéculations. La seule histoire qui ne finira jamais et que l’on se raconte parfois dans l’espoir de juguler le flot d’idées noires du moment. La promesse de jours meilleurs, un idéal qui vaut bien la peine de quelques décennies. Seulement l’avenir ne saurait se construire sur la base du présent et c’est en cela que la vision autrefois idyllique a tôt fait de se travestir, voyez plus tôt. Un temps où les sièges de multinationales s’alignent au point de masquer les rayons du soleil, comme une métaphore de l’ogre omniscient et omnipotent qui condamne le petit poucet a l’obscurité l’éternelle. Surtout les architectures de l’homme semblent se tirer la bourre à qui tutoiera le plus près des cieux, allégorie de l’être de cher et de sang qui souhaite s’élever au-delà de toutes contraintes organiques dans l’espoir de transcender le temps et l’espace. Un dieu dans la machine devenu sourd aux supplications de ses ouailles que la hauteur a sue rendre insignifiants. Ne reste plus alors que des formes de vie réduites à l’échelle microscopique, un ensemble de cellules que le tout-puissant corporatisme manie à sa guise tel un marionnettiste qui insuffle un peu de son âme à son acolyte sans vie. La notion d’asservissement édulcoré sous la contrainte d’une fable contée au berceau en prévention d’une réalité future et de tous les instants que le sommeil songe d'un univers alternatif ne saurait repousser pour toujours. Au réveil, si ce n’est par le concours d’une gueule de bois chronique en lieu et place d’un fil rouge pour reconstituer le puzzle du quotidien, rien ne permet d’identifier distinctement une variation combien même de maigre teneur d’un jour à l’autre. Ainsi une semaine s’apparente à un lundi qui s’éternise tandis que les autres jours s’éloignent de plus en plus. À l’horizon lointain le week-end, comme un mirage que l’on se jurerait avoir aperçu au terme d'une longue traversée du désert.
En 2077 le statut-quo est plus que jamais imprimé dans l’inconscient collectif à la manière un protocole inscrit dans la matrice d’une machine, une ligne de codes parfois pour seule ligne de conduite. Des mots insérés sur un clavier bien souvent irrévocable auquel cas outrepasser leurs fonctions premières serait faire injure aux lois de la robotique. Mais quand est-il des « lois de l’humanité » cette hiérarchisation exacerbée des multiples classes sociales en vigueur qui voient tous les représentants d’une seule et même espèce assimilables a un assortiment de tissus que l’on sépare non plus seulement sur la baser d’un code couleur, mais également par dissociation de la matière utilisée. La triste réalité de la valeur d’une vie estimée à hauteur proportionnelle à son importance, sans omettre les dividendes obtenus par les hauts dignitaires susceptibles d’en disposer à l’envie pour peu que cela couvre leurs notes de frais. C’est un fait, la course à la richesse n’est pas tant une course de fond qu’un marathon. Œuvré pour le profit est un défi de tous les instants qui ne peut se conclure que dans un cimetière pour saluer la mémoire d’éventuels rivaux, c’est entendu. À une époque où nul quidam ne peut s’élever parmi ses contemporains sans rogner sur la morale, la cupidité des uns débute la ou la liberté des autres prend fin. La fameuse distinction entre le nanti et son faire valoir le désœuvré, sans omettre ceux que l’histoire aura condamnée a l’oubli . Trois tissus, ceci pour finalement en conclure que jetés négligemment dans la corbeille tous se ressemblent.
Né du rejet
Aujourd’hui vieux, je suis de ceux que la fatalité n’a su corrompre. Grabataire mais jamais les deux genoux a terre, j’aurais vécu d’avoir vu. Mon cerveau a demi artificiel, entends ces quelques paroles d’un enfant de la rue, les pieds sur terre mais toujours le regard pendu au ciel a convoiter un songe qui a jamais me sera refusé. Tel que tu es, rien ne te seras jamais donner, pour « être » il te faudra d’abord « avoir » et de la ou nous venons, posséder une chose implique de l’extraire a son prochain. Défiant, tu es l’antithèse des faux sachant qui souhaiteraient nous faire taire pour satisfaire leurs ambitions pécuniaires. La vie est une prison et ça tu le sais déjà, en cela nous ne sommes guère plus que des renégats. Marche et observe combien ta voix n’est régie que par ce mème sentiment de rage qui anime ces animaux que l’ont met en cage au seul prétexte de leur prétendue infériorité. Au fond de ce dédale de rue, peut-être la vérité nue, celle que notre condition sociale n’est pas du a une série d’imprévue, mais a cette peur de l’inconnue. Sur le sol de nos pérégrinations, multiples sont les tentations. Le sexe et la drogue partout et en grande quantité pour mieux contrôler la majorité, diviser pour mieux régner, l’autorité s’en voit remercier. Non, tel que tu es rien ne te seras jamais donné, l’humain n’est plus qu’un vestige du passé, la technologie comme remède a ce siècle maudit, voila comment nous accorder sur un conflit. Rien de personnel, la violence n’est pas affaire de rationnel. Enfant de la rue, ta quête ne trouvera aucun salut, mais parmi les nôtres ton histoire demeurera reconnue. Allumes dont ce feu, l’origine de tous nos vœux...
Né du progrès
A Night City il règne depuis toujours une profonde inversion envers ceux de mon rang. Calomnier sur la base de vieilles rancœurs, il apparaît que je ne serais nul autre qu’un marchand de mort voir un diable en costume a en croire le dialecte d’un bien piètre musicien, ou plutôt une idole de pacotille si vous voulez mon avis. Heureusement le temps dans sa grande mansuétude fera toujours son œuvre, l’indésirable désormais a sa juste place si pieds sous terres, aux vers de se régaler de chair et si possible d’argent. En sommes faisons confiance a la jeunesse pour remplacer l’incarnation de tous leurs idéaux par un pantin de plus, c’est la tout ce que peut se permettre un esclave au prolétariat : convoiter ou encore admirer pour ne pas avoir être et avoir été. Du film de leurs vies j’en saurais l’antagoniste attitré, moi qui suis né du progrès, l’héritier en devenir des architectes de l’évolution. Biensur nulle paire d’yeux ne saurait être indifférente au malaise qui se propage au sein des quartiers pauvres, après tout aucune trace de crache n’échappe au prodige de nouveaux implants oculaires Kyoshi. Mais il n’appartient qu’a ces « grands rêveurs » d’investir dans la toute dernière « Kusanagi » de marque « Yaiba » pour prendre la vie par les deux bouts, ou oserais-je dire deux roues. Au lieux de cela ces fameux « démunis » passent leurs journées entières a entretenir leurs besoins décadents a grand renfort de « Brain dance » de seconde génération pour se rêver en don juan au bras d’une donzelle fantasmée. Mais que diable ont-ils fait de cette notion de réalité si cher aux cœur des ambitieux. Pour ma part fervent humaniste bien qu’ancien pratiquant, je continue de croire en une communion des peuples par le biais de nos produits. Faisons fi du passé et harmonisons au sein d’une communauté d’hommes et de femmes aptes a bâtir nos lendemains sur des bases plus saines. Soyons ensembles, soyons meilleures.
SEQUENCE 1
En 2077 toujours et inlassablement, la forme d’immobilisme mondiale a semble-t-il redonner le goût de l’ancien à une proportion non négligeable d’individus issus des classes populaires. Des jeunes parvenus pour qui la fin justifie fatalement les moyens. Des marginaux qui, faisant fi de toutes convenances, s’illustrent par un instinct de survie inouï. Ils ne revendiquent aucune appartenance à un état, seul importe le courant de pensée qu’ils véhiculent de par leurs images ou bien encore leurs façons de se mouvoir dans la société. « Style Over Substance » : l’étude approfondie et quasi maladive de l’apparence pour se différencier du reste du bétail qu’on amène à l’abattoir et réprimer leurs bas instincts sous une couche de textile plus ou moins épaisse. Après tout à quoi sert de flirter allègrement avec la faucheuse si ce n’est pour se jouer de la mort avec authenticité pour un résultat qui demeure certes inchangé mais autrement plus galvanisant. Naguère leurs ancêtres, des « Rockerboys » pour la plupart, prônaient leur divertissement comme planche de salut au marasme ambiant. De la musique consommée religieusement à des fins d’apaisement sinon énième outil de propagande. Séparer le grain de l’ivraie, une tâche délicate qui consistait à opposer la dernière icône pop à avoir défilé sur les tapis rouges du monde entier aux groupes d’artistes indépendants qui dispensaient de leur art les quelques codes propres à l’école de la rue.
En leur honneur, c’est aujourd’hui toute une cohorte de fans qui s’amassent chez les disquaires locaux dans l’espoir de faire main basse sur le précieux sésame. Comme leurs idoles et peut-être même celles de leurs parents voire grands-parents avant eux, le temps et la mode sans cesse changeante n’ont aucune emprise sur leur passion. Ces messieurs se baladent crêtés au vent, le torse le plus dénudé possible pour faire montre de leurs exploits physiques. Quant aux jeunes demoiselles, rares sont celles qui s’embarrassent du moindre complexe. Aucunes courbes plus ou moins avantageuse n’est faite pour être cachée à l’attention d’autrui, plus encore en ayant recours à des talons aussi hauts que le désir exprimé par la gent masculine a leur contact. En commun les deux sexes partagent un apparent dédain pour les couleurs communes ainsi que leur proportion à confondre beauté charnelle et mécanique. La nouveauté saupoudrée d’un zeste de rétro, mijotez pour obtenir une pochette d’album Rock estampillé « eightys » à en faire pâlir jadis les sommités culturelles du milieu. Comble du détail, la promiscuité forcée permet au son de se propager à bien plus forte dose encore qu’en des temps reculés. À cet effet il existe bien sur des implants trouvables à bon prix qui permettent de ses « pluguer » aisément sur les ondes radio. Mais la musique a cela de sacré qu’elle ne s’écoute jamais mieux qu’a la manière de l’ancienne garde : en vinyle sur une platine ou mieux, le ghetto-blaster sur l’épaule paré pour réveiller à grands renforts de décibels un monde qui s’endort sur ses acquis très justement bien mal acquis.
Chanter la vie pour se la rendre plus dansante a la mesure d’une ballade ou bien d’un simple refrain. Une inspiration euphorisante a laquelle s’identifie un échantillon de plus en plus représentatif du genre de moins en moins humain. Au temps de l’antiquité déjà la musique trônait fièrement a la quatrième place des neuf formes d’ arts alors recensées. Aussi, pour renforcer le caractère divin de leur expression artistique, la Mythologie Grecque les associa chacune a une muse, en l’occurrence « Euterpe » pour tout ce qui eut trait au rythme fut-il produit par un instrument matériel ou bien organique. Arrivée au moyen-age, ne sachant plus a quel sein se voué, nos ancêtres d’antan eurent pour coutumes de ne plus opérer la moindre distinction entre l’art est la notion de science renvoyant aux fondations mèmes de la civilisation. En cela deux entités furent ériger pour tenter de les matérialiser en un unique ensemble avec d’un coté les « Arts Mécaniques » et de l’autre les « Arts Libéraux » eux mème scindés en deux degrés : le « Trivium » pour la portée linguistique des études liées a la maîtrise des lettres et enfin le « Quadrivium » qui se rapporte aux chiffres tout en comprenant la musique ici peu ou prou retenue a sa schématisation technique plus que culturelle. Depuis le XIX éme siècle l’art a su cependant reprendre ses droits en reprenant les poncifs de l’antiquité tout en l’épurant quelque peu. La musique de retour a sa place originelle, elle s’inséra tout naturellement aux cotés de l’architecture, la sculpture, la peinture ainsi que la poésie qui composèrent une pentalogie depuis devenue heptalogie avec l’insertion des arts scéniques puis de la création du cinéma comme dernière forme d’art « récente » reconnue dans les mémoires.
Du moins officiellement, car avant de pouvoir hiérarchiser l’art il s’agirait d’abord de se questionner sur le bien-fondé d’une entreprise visant a étiqueter ce qui est subjectif par nature. Puisque entre les mains d’un orfèvre une architecture peut se rapporter a de la sculpture et que la poésie se transmet dans la peinture tout autant qu’elle peut s’avérer capable de flatter l’ouïe de son auditorat une fois mise en chanson, il apparaît que l’art se créer et se retrouve en toutes choses sans distinctions des genres. Dans cette logique, la musique berce nos vies comme elle peut habiller la fiction. Muse quand elle ne se mue pas en conteuse d’histoires, sa forme importe peu. L’impact de son importance se suffit a elle mème, elle est artistique par essence. Alors pourquoi ne serait-elle pas semblable a de la poudre sur la trajectoire d’une balle métaphorique tirée en direction de la bien-pensance qui, sous-couvert de la mythologie puis de la philosophie, aura sue des siècles durant ranger les arts et les hommes dans des cases comme illustration de leur fétichisme malsain pour la classification. Son expression en serait-elle moins artistique ? Tout dépend encore de l’identité de l’homme au bout du canon. Un doigt argenté sur la gâchette prêt a faire jaillir tous le feu de son calibre, l’autre main libre les doigts recroquevillés au niveau de la paume a l’exception du majeur pour imager d’autant plus son message. Partout sur les murs de Night City, son fief de toujours, il n’est pas rare de voir son surnom orner les graffitis de la ville. « Il était la » mais a t-il seulement cesser d’y être un jour...
Il y a plus de cinquante ans sur la scène de fortune improvisée en plein centre ville, berceau de l’évolution, refuge de l’oppression. Cette nuit la, plein phare, la lumière des projecteurs semble sculptée de son feu hardant les contours d’un prophète des temps moderne. Devant lui, a ses pieds, s’agglutine une masse noire informe dont il ne parvient pas a saisir l’ensemble des silhouettes qui la compose. Aussi il n’en retire qu’un assortiment de couleurs vives qui se distinguent de l’obscurité ambiante. Ici des mèches de cheveux fluorescentes, la des vêtements assorties, entre deux quelques effets de chrome qui réfléchissent l’éclairage, miroir de l’enveloppe humaine qui s’embrasse au contact de la machine. Tandis qu’au loin son seul nom suffit a se propager de lèvres en lèvres tel un virus imperceptible qui se propage dans l’air, a sa cour privilégiée une panoplie de doigts en tout genre fussent-ils aussi bien osseux que dérivé d’une quelconque autre matière semble le désigné comme a l’heure ou la lune et le soleil entrent en conjonction pour former une éclipse, l’œil terrestre stupéfait a l’attraction du moment. En vis-a-vis, l’ennemi : une tour marquée de sigle « Arasaka ». En son sommet trône un roi et seul un fou peut espérer lui damné le pion. Un refrain, le signal d’une révolution, passé ces mots plus rien ne sera jamais pareil…
Oui, le temps d’un instant suspendu dans le temps, « il » s’est bien vu prophète, un virus qu’aucune mise en quarantaine ne saurait contenir, une pandémie annoncée comme meurtrière a l’intention des corporations. Une lune d’argent conçue a l’ombre de l’astre solaire, incandescente a son étreinte. Johnny Silverhand, héro de peuple le jour, pourvoyeur de monarques la nuit. Au pinacle de sa légende le voila a communier de nouveau avec ses disciples pour ce qui restera un manifeste de son existence toute entière. Passé a la postérité, il est aujourd’hui célébré comme l’une des figures majeures de la dissidence, une voix portée par un ensemble de chœur a destination de ceux qui se font désormais juges, jurés et bourreaux. De son vivant déjà, l’homme devenu icône cultivait un attrait certain pour l’irrévérence, d’où le rapprochement tout trouvé avec une caste d’objecteurs de conscience qui, a travers les ages, mirent un point d’honneur a ne pas se conformer aux régime imposé par la l’institution, laquelle étant généralement qualifiée de dysfonctionnelle. Mais si nul n’est tenu de prêter obédience aux « pères », la subversion est un art qui ne se veut pas inné, tout au plus est-elle la conséquence d’une déception. Ou quand, dos au mur, un homme voit autour de lui tout un monde s’écrouler. Celui la n’a pas d’égo, délester de l’emprise du pouvoir il n’a pour lui que la force de ses opinions. Un danger latent a l’usure, une idée survivant toujours a celui qui l’eut un jour proféré.
SEQUENCE 2
Si les murs pouvaient parler , de quelle nature serait la source de leurs paroles. Dispenseraient-ils de leur savoir parfois millénaire des connaissances encore conservée a l’abri de l’ouïe ? En conséquences de quoi les abattre ne reviendrait t-il pas a leur imposer le silence ? Après tout qui y a t-il de plus éloquent sans mots-dires qu’une vieille battisse a l’abandon laissée seule a l’emprise du temps. Réduits a l’état de décombres, les murs porteurs de la tour Arasaka eurent sûrement beaucoup a nous apprendre sur les tendances auto-destructrices de l’homme qui se cannibalise et ses effets néfastes sur l’environnement et ses alentours. Voilà quasiment un siècle que l’Amérique morcelée de tous ses états devenus en majorités indépendants survie a défaut de vivre. Cinquante-deux ans en arrière, en 2025, les habitants de Night City auront d’ailleurs pu profiter dans l’inconfort du premier rang a une représentation toute sauf fictive d’une catastrophe annoncée actée par deux des acteurs les plus prolifiques en la matière. Naturellement « il » était la, et c’est pour cette seule raison qu’il y gît encore. En cet instant un David a de nouveau confronté son Goliath. Toutefois la dure loi du plus fort a cette-fois littéralement entériner l’espoir vain d’un miracle six pieds sous terre. Quand le patriotisme zélé des uns ne vient pas rogner sur la liberté individuelle des autres, a l’heure ou la religion n’est plus que sujet secondaire de tractations centenaires, la guerre se met a l’heure du capitalisme. Dans le futur les hommes et femmes ne se battent plus pour des valeurs sous couvert d’une bannière étoilée, les croisades de demain se manufacturent entre quatre murs d’une usine pour se conclure entourées d’autant de planches les deux pieds devant. Les guerres corporatistes, récit de l’ignominie régente en quatre volets.
Aussi fertile soit-elle, notre terre n’est plus tant un havre de paix qu’un lot de ressources dans lequel « l’élite » entends bien puiser jusqu’au dernier des biens communs. Avec la complicité ou non des populations, comme le dit si bien le proverbe « qui ne dit mot consent ». Se faisant le Corporate un minimum soucieux de préserver son image connaît l’importance cruciale de soigner a qui mieux que mieux les apparences. Pour cela les diables en costumes disposent d’un ensemble d’outils fort avantageux en cas de représailles contestataires. Outres les manipulations politiques sommes toutes assez banales qu’elles en deviendraient presque grossières, instrumentaliser l’opinion publique par le biais des organes de presse reste une option virtuellement coûteuse mais toujours garantie sans pertes. En sus l’humain ne serait-il lui mème pas devenu un produit ? Que celui qui jamais ne troque pas un peu de sa chaire aux prix de la matière artificielle me jette la première pierre car j’aurais consommé l’évolution afin qu’elle me consume. Tout s’achète et autant se vend, c’est dans l’ère du temps, mais si toutes les magnes financières visent a se tarir les années et siècles passants, aucune n’est aussi féconde que la réalisation puisse t-elle être veine ou non d’un songe voyant le genre humain cohabiter avec les étoiles.
Dans l’espace personne ne vous entendra crier, et si il se pourrait que dans ce grande vide intersidérale nous soyons nous mèmes les « aliens » pour une forme de vie non identifiée. Un vaste néant comme muse a bien des projections scientifiques a la manière d’une chimère a poursuivre pour le genre humain qui ne se satisfait pas plus de ses atomes qu’au champ terrestre devenu barrière a un exode massif de notre culture au confins de la galaxie. Or l’espoir n’est qu’un minerai qu’il convient de travailler avant de s’appliquer a le polir pour au final mieux le travestir. En cela « Antoine DuBois » revêt la double casquette de faiseurs de rêves le jour, entrepreneur révolutionnaire le soir. Comme son nom l’indique il est Français mais surtout il n’est autre que le fondateur et PDG de « Orbital Air ». Avec des infrastructures aujourd’hui implémentées de part le monde, tous se souviendront que si l’Afrique demeure le berceau de la vie, elle est aussi l’ultime passerelle direction l’inconnue. Nous sommes alors au préambule du vingt et unième siècle, plus précisément a « Nairobi », « Kenya ». Mais comme dans tous les contes a la gloire des ces fortunés mécènes des siècles oubliés, il se confirme qu’une geste de bonne foi ne profite qu’aux bienfaiteurs. Très vite Orbital Air entreprend de répliquer le jeu de chaises musicales auquel se prêtent les corporations sur terre avec un petit twist en prime : dans la course a la suprématie de cieux, eux seuls jouissent des lieux, soit une bonne infinité d’hectares de vides a monopoliser.
Orbital Air aux firmaments, la concurrence peine alors a suivre la cadence a l’image de « TransWorld Airlines » qui emprunte le chemin inverse au ciel a l’orée de l’année 2004. Un gibier de potence dans le langage Corporatiste, encore chaud le cadavre devint très vite la cible des charognes alentours. « Euro Business Machine » eurent d’ailleurs la politesse de se présenter a l’heure du dîner avec un présent pour commémorer la mémoire du défunt : un accord valorisant la restitution de tous ses biens. En d’autres temps, tout ce serait ainsi conclu par une poignée de main en guise de signature, EBM s’offrant la un secteur d’activité inédit, l’entreprise « Allemande » œuvrant exclusivement dans le secteur informatique. Bien heureux il eut été d’envisager l’inenvisageable comme variable indépendante du modèle corporatiste. Dans des circonstances troubles le PDG de TWA se rétracte, dans les faits Orbital Air manœuvre dans l’ombre pour entraver un rachat a l’encontre d’un rival bien plus utile a l’état de nécrose. Ainsi commence la première Guerre Corporatiste. Car l’on ne peut pas berner impunément EBM, l’entreprise monte encore d’un cran dans les hostilités en intentant directement a la vie de négociants pour le compte d’Orbital Air sur le chemin d’une rencontre avec les représentants de chez TWA. Agir tels des criminels en dépits des lois, le ton est donné pour les décennies a venir a qui voudra bien reprendre le flambeau, et ils sont nombreux. A commencer par Orbital Air qui s’attachent pour l’occasion les services de « Zetatech », une bande de pirates informatiques institutionnalisés par voix du capitalisme, comprenez une menace concrète envers EBM.
Deux ans plus tard, en 2006, non, tout n’a pas vraiment tourné a l’avantage de la diplomatie. La première Guerre Corporatiste de l’histoire se clôt et l’industrie sous toutes ses formes prend un virage auquel nuls ne furent préparés bien que le sang aura de tous temps susciter la passion de bien des prédateurs de part le monde. Principalement technologique, la bataille a laquelle ce seront livrés les deux prétendants a un trône de plomb tourna en définitive en faveur de Orbital Air mais ce ne fut pas pour autant sans un lourd tribut, financier d’abord, humain occasionnellement. Depuis la compagnie poursuit son odyssée spatiale mais l’heure n’est plus a l’hégémonie d’antan, au sommet de la voûte céleste « l’Euro Space Agency » tente de contenir tant bien que mal la flotte de vaisseaux de fabrication Française réquisitionné pour diverses opérations de contrebandes. Enfin la vie dans l’espace est plus que jamais devenue réalité en 2020 avec notamment deux colonies humaines installées sur la Lune. Quelques trente-mille personnes ayant fait de leurs idéaux un habitat ou prospérer. Dans l’orbite terrestre, quelques saillants Euro Dollars permettent également un séjour a « Lagrange » ou encore de partie en virée éducative a bord du « Crystal Palace », la plus grande station spéciale conçue par l’homme a ce jour. Hommes et femmes ont ainsi triompher de l’intangible. Fuir la terre, échapper a la guerre, laquelle disposait d’un antécédent pour devenir plurielle...
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