Avant de commencer, une dernière fois pour la route : Otogi Katsugeki Mameda no Bakeru Oracle Saitaro no Sainan est un jeu développé et édité par GoodFeel. Le studio est connu pour ses nombreuses collaborations avec Nintendo sur WarioLand Shake, Kirby Epic Yarn ou Yoshi WoolyWorld et CraftedWorld. Il a été fondé par des anciens de chez Konami notamment responsable de la série Ganbare Goemon. Et leur dernier jeu Mameda no Bakeru est un clin d'oeil à cette saga.
Le jeu raconte l'histoire de Bakeru, un tanuki qui va faire le tour d’un Japon transformé en un festival maléfique géant par l'Oracle Saitaro, tout en libérant au passage des héros mythologiques tel que Issun, Momotaro ou Kintaro. La narration passe essentiellement par des vignettes fixes et des onomatopées. Les cinématiques étant très rares et mettant généralement plus en avant les introductions de boss ou l'obtention d'un item, que le scénario.
Artistiquement, les niveaux sont très variés, allant de la nature, aux villes, sans oublier les particularités architecturales régionales et c'est généralement très beau. Certains décors laissent rêveurs et donnent envie d'aller voir les lieux réels dont ils sont tirés. Mais il y en a aussi de moins inspirés, un peu vide, où tou se ressemble. En terme de modélisation ou d’animation on est plus ou moins sur ce que proposerait un jeu Nintendo.
Il y a un vrai souci du détail sur les textures avec par exemple des motifs qui rappellent ceux des estampes traditionnelles, qui se superposent à merveille avec la DA cartoon/cell shading du jeu.
D'un point de vue technique, bien que je ne sois pas un expert, la résolution est stable avec ce qui semble être du 900p en docké et 720p en portable, et une utilisation assez poussée du flou gaussien pour les éléments éloignés.
Le jeu comporte des chargements un peu longuet au lancement d’une sauvegarde ou d’un niveau sans être interminable.
Mais c'est au niveau de la fluidité que le titre pêche vraiment, avec un frame rate qui a vu d'œil en fonction des zones peut passer, de 60 fps dans des couloirs peut fréquentés, à du 20-25 fps pour certains grands panoramas iconiques bondés. Même si le plus gros du temps on tourne autour des 30 à 50 fps. Cette inconstance fait par moment baver l'image, et c'est vraiment dommage. Ce défaut est légèrement moins présent en portable mais tout de même bien visible, surement grâce à la résolution plus faible.
En ce qui concerne l’aspect sonore, on vogue entre des thèmes aux sonorités endémiques et d’autre plus proche de la fête foraine comme dans un Mario Party. Il en va de même pour les bruitages dont certains sont réalisés avec les instruments traditionnels, quand pour les autres on reste dans ce que l’on entend habituellement dans les jeux à l’ambiance enfantine. Les doublages sont très bons avec par moment de petites trouvailles d’intonation qui font sourire.
En termes de gameplay, les niveaux standard sont linéaires en alternant entre couloirs et zones plus ouverte, mais pas de monde ouvert à proprement parlé, ni d’aventure d’un bloque et aucun aspect RPG. Contrairement à ce que l'on pourrait penser la plateforme est plutôt en retrait par rapport aux combats. Avec des passages souvent assez courts et peu inspirés, au point que lorsque le jeu tente des phases un peu plus exigeantes ou originales, on peut se faire avoir, tant on ne s'y attend pas et que le placement de la caméra par défaut n’est pas optimal. D'autant plus que la variété des sauts bien que précis et efficaces soient limitées : saut simple, saut en longueur après une roulade et saut prolongé avec la transformation miniature façon Yoshi, seront vos seules options. Mais dans 99% des situations le saut simple suffira.
Pour en revenir aux combats, On a 3 combos au sol et 3 en l'air (sans que ça n’ait de réelle incidence sur le combat), un coup chargé, une esquive et un contre. Mais on a aussi la possibilité d'utiliser cette palette d'action combinée avec les 3 transformations de combat, qui ont toutes l'avantage au choix de frapper plus fort, plus vite ou plus loin, rendent presque la forme de base inutile. Lors des transformations les attaques à distances ayant un lock automatique, on se retrouve parfois avec le personnage qui n’attaque pas forcement l’ennemi que l’on voudrait, sans que ça soit insupportable.
Mais les devs avaient prévu le coup puisque les transformations ne sont accessibles qu'en remplissant une jauge avec des notes de musique que le moindre ennemi loot une fois battu. Mais comme les combats sont très nombreux au point qu'un niveau peut prendre jusqu'à 30 minutes en tuant tous les ennemis, on se retrouve avec une jauge presque constamment pleine, ce qui rend caduque la jauge sauf lors des boss.
On ne peut pour autant pas éviter tous les affrontements, car pour finir un niveau, il faut détruire au moins 3 lampions qui briseront à leur tour le bouclier qui entoure le Taiko servant de finish. De plus combattre les ennemis vous fera gagner de l'argent qui permet acheter des améliorations et autres objets de soin. Les niveaux contiennent aussi des items à trouver pour le 100%, comme les 3 gashapon qui donnent des souvenirs régionaux, les 5 cacas érudits qui vous apprennent des anecdotes, et les enfants tanuki qui se déguisent en un objet du décor en laissant dépasser les oreilles, la queue ou le motif du visage (et franchement certains sont traitres).
Les combats de boss et de mecha, qui se résument à des combats standards assez basiques en arène avec des patterns limités et simplistes à 2 ou 3 exceptions près. Rien de mémorable.
Pour trouver de la diversité il faudra se tourner vers les phases de course qui ont le bon gout d’être parsemées intelligemment pour casser la routine. Sans être mauvaises, ces phases ne sont pas aussi plaisantes qu’elles auraient pu l’être, la faute à une forme de lourdeur et de rigidité des contrôles.
Pour finir il y a les niveaux de shoot them up 3D, qui bien que très simple et pas très originaux, fonctionnent vraiment très bien, avec un excellent feeling, au point que l’on pourrait sans mal imaginer le studio nous faire un titre complet sur ce concept.
Niveau contenu, la quête principale avec sa grosse cinquantaine de niveau vous demandera environ 12 à 15h en fouillant dans le niveau, et une petite vingtaine d'heure pour le 100% car le jeu ne propose pas d’à côté, de mode annexe ou de contenu post game, en dehors de l’achat de masque cosmétique qui en fonction de l’argent que vous aurez sera expédié en 1 minute.
Je finirai par le confort de jeu. Globalement le jeu n'a pas de souci majeur, la navigation dans les menus est simple et très efficace, la progression simple. On notera quand même la présence ou l'absence de murs invisible étonnant, mais surtout l'enfer de la world map. Je m’explique. On se déplace librement sur la carte du Japon pour trouver un niveau. Tant que l’on suit la progression scénaristique tout va bien, mais dès que l’on veut refaire un niveau ça devient très compliqué. Ces derniers sont écrits en kanji (normal) et comporte un numéro, sauf que les numéros ne sont pas forcément de bon indice quand on ne lit pas le japonais, vu que le jeu s’amuse tout les 4 ou 5 niveaux à vous envoyer de l’autre côté du pays, donc le niveau 28 n’est pas forcément dans les environs du 27. Il existe un menu dans lequel sont listés tous les niveaux par région avec leur degré de complétion, mais impossible de s’y téléporter. Pour cela il faut entrer dans un autre menu dédié à la téléportation, mais qui n’indique aucun nom, numéros, couleur ou frontière physique, donc a vous de bien viser sur une carte totalement vierge du Japon, car le jeu vous enverra à l’endroit précis que vous aurez pointé. Donc pour retrouver un niveau il va falloir soit se munir d’une carte, soit apprendre par cœur les préfectures. Ce qui est aberrant pour un jeu qui semble se destiner aux enfants et sans compter que lorsque vous lancez un niveau, le nom de la préfecture s’affiche en alphabet latin, incompréhensible.
En conclusion Mameda no Bakeru est un petit jeu sympa manette en main, qui en dehors de ses gros soucis de fluidité et de navigation, ne fait rien de vraiment mal. Mais il reste tout de même très convenu et classique, avec quelques micros erreurs par-ci par-là. On sent que le jeu est avant tout conçu pour les écoliers japonais de 6 à 10 ans. Avec une équipe expérimentée, mais limité dans ses ambitions.
Personnellement je n’ai jamais été surpris par ce que le jeu me proposait, mais bizarrement j’en garde un bon souvenir, d’un jeu tranquille où l’on progresse sans trop se prendre la tête, avec un univers « original », un peu comme sur Ape Escape, les premiers Ratchet ou Kirby et les mondes oubliés, de très bons jeux d’action plateforme pour ceux qui aiment le genre sans pour autant avoir révolutionné l’histoire du jeu vidéo.
Si je devais le conseiller, ça serait pour les collectionneurs de Goemon juste pour l’anecdote, ou à ceux qui veulent soutenir le studio, car le jeu n’est pas un immanquable.
+ Plutôt joli
+ L'aspect road trip dépaysant
+ Gameplay simple mais efficace
+ Un contenu suffisant
- Le frame rate
- La navigation sur la world map
- Un jeu facile, avec des boss anecdotique
Je ne suis pas très note, mais je lui mettrai un 6,5 ou 7/10.
nicolasgourry Merci
Je savais qu'il était un peu attendu, donc j'ai voulu faire un retour et essayer de détailler les forces et faiblesse, pour éviter des attentes trop forte.
Merci pour le test, j'ai poncé que Ganbare Goemon 2: Kiteretsu Shougun Magginesu, mais pourquoi faire un nouveau depuis tout ce temps, surtout qu'il a l'air suffisamment fun, hum, trop de jeu, à mettre de coté.
Perso je suis décontenancé. Je l'ai fini en 10h et heuu... je suis un peu déçu. C edt jamais mauvais. Aps forcément très inspiré mais plutôt joli. On est loin des meilleurs Goemon
flom Merci pour ton retour
Je comprends, perso je ne suis pas fan de Goemon, j'ai un peu joué au premier sur 64 quand j'étais enfant (et comme on ne comprenait pas l'anglais on est jamais allé loin) mais de ce que j'ai pu en lire, l'habillage RPG est un truc important qui est absent de Mameda.
Après même si je reste mitigé comme toi, ce qui m'attriste c'est de voir qu'il y a quand même un potentiel, mais que le bide du jeu risque de tout stopper, avec un GoodFeel qui se contentera de petits jeux comme Monkey Barrel ou de commandes pour Nintendo.
Je savais qu'il était un peu attendu, donc j'ai voulu faire un retour et essayer de détailler les forces et faiblesse, pour éviter des attentes trop forte.
merci du test, y a t-il des sous titres anglais dans la version jap?
ok merci
choroq Ganbare Goemon 2 sur Super Famicom
Je comprends, perso je ne suis pas fan de Goemon, j'ai un peu joué au premier sur 64 quand j'étais enfant (et comme on ne comprenait pas l'anglais on est jamais allé loin) mais de ce que j'ai pu en lire, l'habillage RPG est un truc important qui est absent de Mameda.
Après même si je reste mitigé comme toi, ce qui m'attriste c'est de voir qu'il y a quand même un potentiel, mais que le bide du jeu risque de tout stopper, avec un GoodFeel qui se contentera de petits jeux comme Monkey Barrel ou de commandes pour Nintendo.