L'université de la Singularité s'emploie à façonner les esprits de jeunes chercheurs et de brillants entrepreneurs en les persuadant que le monde de demain sera exponentiel, comme l'évolution des performances des puces informatiques ou du nombre d'abonnés de Facebook. Les technologies émergentes convergeront pour faire naître une foule de nouveaux produits que les humains en quête de performance s'arracheront avant de céder la place à des superhumains, dont l'intelligence et le corps seront indifféremment dopés à l'aide de bits, d'atomes, de neurones et de gènes.
Certes, retards, échecs et désillusions sont à prévoir. Mais le coup est parti, et rien ne l'arrêtera, affirme Ray Kurzweil à Philippe Borrel. "Grâce au progrès scientifique, nous arriverons à gagner toujours un peu plus sur le temps. Cela ne se fera pas en un seul grand bond, en cochant la case "Je veux être amélioré par la technologie" ou pas. Cela se produira avec des centaines, des milliers de petits pas, chacun correspondant à une demande et à une acceptation du marché. Très peu nombreux seront les gens qui refuseront d'y aller."
Autrement dit, ces technologies qui auront su se rendre indispensables provoqueront une telle accoutumance que nous finirons par accepter qu'elles nous transforment: c'est déjà le cas d'Internet, qui a enrichi notre culture et notre quotidien, mais aussi modifié le fonctionnement de notre mémoire. Face à la puissance des géants de la technologie, la société et les politiques semblent bien en peine de trouver des garde-fous. Mais y ont-ils seulement réfléchi?
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